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Un interview avec Muammer Ketencoğlu

Si quelqu’un vous demande le but de votre existence et si vous devriez répondre par un texte d’une demie-page, qu’est-ce que vous auriez écrit ? Il m’est arrivé un jour de voir l’homme tout entier dans la courte défense d’un accusé devant un tribunal. Voyez comment cette personne se racontait:“Depuis mes années universitaires, je gagne ma vie en faisant de la musique et en réunissant des connaissances sur les musiques populaires de toutes les régions du monde sans aucune distinction, connaissances que je transmets ensuite à la population par l’intermédiaire d’entretiens, d’émissions et de concerts.Sans distinction de nations, ni de peuples j’ai toujours cherché à transmettre l’héritage de la musique populaire parvenu jusqu’à nos jours, l’héritage qui couvre son accumulation de connaissances musicaux aussi.

“Pendant l’émission dont elle est mise en question dans cette affaire, j’avais diffusé les chansons de la communauté arménienne ayant vécu à Mus, communauté qui s’était faite remarquée par la richesse de son folklore et j’avais également expliqué, avec l’aide de divers invités, l’accumulation culturelle observée à travers ces chansons ainsi que leurs traits les plus caractéristiques.

“En tant qu’artiste, je crois que mon devoir, n’est pas diviser les peuples comme on le prétend dans le procès, au contraire d’être un intermédiaire, construire un lien qui les fasse se sentir proches les uns des autres. Je pense que fusionner les peuples est l’un des responsabilités d’un artiste, entre les autres.”

Je connaissais Muammer Ketencoglu, l’auteur de ces paroles par les émissions qu’il animait sur 94.9 Açik Radyo, par ses divers concerts et ses différents albums. Lors de notre conversation téléphonique du matin même, par une agréable coïncidence, nous avons choisi avec Muammer, Açik Radyo comme lieu de rendez-vous pour l’interview que je réaliserai pour la revue de notre école. Alors en ce beau jour d’octobre nous avons commencé à nous entretenir : 

“Je suis né à Tire, sous-préfecture d’Izmir. Je suis un homme qui vit avec ses sentiments, je ne sais pas beaucoup faire des calcules. Vous dites vrai, j’ai des caractéristiques du verseau et du capricorne. J’ai un côté tétû mais je l’ utilise afin de ne pas m’aliéner à la musique que j’exécute et ne faire aucune concession sur la forme de ma musique. Personne, sans mon accord, n’a pu orienter ma vie. Il semble que mon entêtement ait servi à quelque chose jusqu’aujourd’hui, car Dieu merci, on est debout. Soit mes propres efforts, soit les hasards, beaucoup de choses ont aidé à ce que je voudrais faire. Mon oncle Ali Riza Su fut l’une des chances de ma vie. Il était musicien et a travaillé jusqu’à sa mort comme chef de la fanfare de la mairie de Tire. C’est mon oncle qui m’a offert mon premier accordéon. Je n’avais alors que sept ans.”

Il était aveugle-né mais avec les lunettes de teintes sombres qu’il portait pour dissimuler ses yeux, j’ai pensé que Ketencoglu ressemblait plus à un aviateur qu’à un musicien. A ma proposition de boire un café, il m’a répondu “avec beaucoup de lait s’il vous plaît”. Il commençait à être tard. Il a refusé mon offre de manger quelque chose en me disant qu’un très bon plat l’attendait chez lui. Donc, en nous contentant d’un café au lait, nous avons déployé les voiles vers d’autres mondes dans l’ambiance très mouvementée d’Açik Radyo:

“Je suis un aveugle-né. Mais en fait, je le considère comme une chance. La cécité m’a fait de un homme vivant avec ses sentiments. Les choses en mon fort interieur me frappent beaucoup, ce que je ressens en moi passent au premier plan dans ma vie. J’ai poursuivi les choses que j’ai senties.

“Dans les premiers temps de la République, à Tire qui comptait vingt mille habitants, il y avait exactement trois fanfares. La fanfare de CHP(Parti de Peuple Républicain), celle du DP (Parti Démocratique), et celle des Maisons du Peuple. Il paraît qu’il régnait une belle concurrence entre ces fanfares. Dans les débuts des années 1940, un musicien d’origine juive est arrivé à Tire. Les gens l’avaient surnommé Le Despote qui voulait dire prêtre dans leurs langues. C’est lui qui était le professeur de ces fanfares. C’est lui qui enseigna à beaucoup de gens le jeu de divers instruments. Cet homme a eu une influence profonde sur les gens de Tire. Musicien juif d’origine tchèque, il avait fui l’Allemagne lors de la seconde guerre mondiale. En vivant à Tire, il avait appris le turc. Dans mon enfance, je n’ai pas suivi ses cours mais je me souviens encore de sa voix.”

Pendant que nous parlions, beaucoup de gens entraient et sortaient d’Açik Radyo, soit pour la production, soit pour les enregistrements en direct. La plupart de ses amis, le voyant, sont venus participer à notre conversation qui s’en trouvait très souvent coupée; mais comme ça j’ai eû l’occasion d’observer combien cet homme est populaire et aimé. D’une part nous avons fait des allers et des retours dans son passé:

“À Izmir, Bornova je suis allé à l’école primaire pour non-voyants. C’était entre 1977 et 1980. Cela m’a beaucoup imprégné. Pouvoir étudier dans une école pour aveugles est une grande chance. Surtout pour les filles aveugles qui restent incultes à cause de leurs parents qui ne les envoient pas à ces écoles. Après Izmir, j’ai continué dans une école de non-voyant qui se trouvait à Antep. Dans chacune de ces deux écoles j’ai eû de très bons professeurs de musique. J’ai reçu les bases des connaissances concernant mon instrument, ainsi que les grandes lignes de la théorie de la musique par mon maître de musique à l’école primaire, Bayram Simsek. Avant d’être scolarisé, je jouais de l’accordéon. A l’école, j’ai joué de l’orgue éléctronique, de la batterie et j’ai chanté. Pour la batterie, on a trouvé un professeur extérieur. C’est ce cher grand-frère Ugur qui me l’a appris à jouer. J’ai suivi les cours du collège à Gaziantep. Là, Naim Cavus, mon professeur de musique était un migrant d’İskeçe. Nous avions un lien très affectif. Il m’a appris à jouer du piano. Nous avons travaillé ensemble pendant trois ans. On était internes. Les nuits où il était surveillant, il jouait du piano pour nous et on discutait. C’est lui qui, pour la première fois, m’a parlé de Mikis Teodorakis et de Yorgo Dallaras. Pourtant avant que je puisses entendre leur voix il a fallu que bien des années passent. Mais en 1996, j’ai eû l’honneur de partager la scène avec Theodorakis, le temps de deux concerts.”

J’ai senti qu’il était fier en disant ces paroles. Il s’est tu un court moment. Theodorakis était passé comme une étoile filante au milieu de notre conversation. Ensuite, nous sommes revenus au période d’Antep:

“Le kebab d’Antep, je nen ‘ai pas pu en manger ‘doyum döküm’ comme vous le croyez. J’avais de graves difficultés financières. Mon budget était limité. “doyum-döküm” signifie “sans limites” “à sa guise”. Oui, en ce moment, nous avons une conversation sans limites. Ce entretien peut avoir pour titre : un interview sans limites, à bâtons rompus.

Vraiment, nous avons réellement commencé à parler à bâtons rompus. J’ai appris qu’il était retourné à Tire pour le lycée, qu’il n’avait pas coupé les liens avec Naim Cavus et que ce professeur avait continué d’inciter Muammer jusqu’à sa mort en 1997.

“Le lycée dans lequel j’ai étudié à Tire n’était pas une école destinée aux non-voyants. Certaines choses ont été très dures, d’autres très faciles. A Tire, je jouais également de l’orgue éléctronique dans un orchestre de mariage. On jouait de tout. Après “Autumn Leaves” , “You Mean Everything To Me”, on continuait avec Ümit Besen. Dans le même temps, j’ai lu beaucoup de livres. Quand je dis que j’ai lu, je veux dire qu’on lisait ces livres à moi. Par ce moyen j’ai découvert beaucoup de livres dans les domaines de la littérature, la philosophie et la sociologie.

“Le lycée et le période qiu le suit ont été très difficiles pour moi. J’ai vécu pendant quatre ans un amour qui me rendait malheureux. J’étais tombé amoureux d’une camarade de classe mais elle ne s’était pas éprise de moi. ‘on sait bien la cause’. S’il vous plaît, écrivez cela tel quel. Mais il fallait que la vie continue et j’ai continué. J’ai essayé de conserver l’enthousiasme qui habitait en moi. Mais de’lautre côté, la peine d’amour épuisait toute mon énergie. A côté de ça, je m’étais distingué à cause de mes pensées politiques. Dans les années 1982-1983 j’ai eu des liens avec le Parti Socialiste Ouvrier de Turquie. Là, j’ai eû des amitiés qui allaient durer longtemps.”

Il faisait déjà sombre. Et comme Muammer n’ avait pas envie de dîner, moi non plus je ne pouvais pas casser la croûte. Mais en fin de compte il a relevé le secret. Sa mère lui avait rendu visite et de ses propres mains avait cuisiné pour son cher fils. “Ce soir il y a de la corne grecque au dîner, la corne grecque à l’huile d’olive de maman… Je préfère ne rien manger avant. Comme je ‘aime beaucoup la corne grecque, maman m’en a cuit . Ce soir je vais en manger. En réalité, je vis seul et suis célibataire. Je ne sais pas vraiment pourquoi je vis seul. Peut-être que je suis resté seul à cause de mes pensées anarchistes qui perpétuaient jusqu’à un temps récent.”

Et moi qui croyais qu’un homme qui joue de l’accordéon comme lui, attirerait beaucoup de belles filles dans son monde par le charme envoutant qu’il crée, tel le joueur de flûte de la ville aux souris. Quant à lui, sans plus s’attarder sur ce sujet, il a continué de partager le récit de sa vie:

“Garder des éspérences modestes, c’est bien utile. Beaucoup d’attentes crée beaucoup de désillusions. Moi, je n’ai jamais été pour les grandes attentes.

“Mon premier choix était la section de psychologie de l’université de Bogaziçi. Je n’espérais pas réussir ses examins, mais j’ai été accepté en 1983. D’un part il y avait les cours, d’autre part, je me suis intéressé à beaucoup de choses en outre que celles de l’université. Mes travaux politiques continuaient. Je n’avais pas de bons rapports avec la direction de l’université. En 1984, un de nos concerts à l’université était revenu du piquet car notre répertoire comprenait quatres chansons Roum de Theodorakis. Mais le 23 février 2001, avec mon groupe, Company Ketencoglu, nous avons donné un concert dans le cadre de manifestation culturelle du Club des Diplomés. Dix-sept ans après, nous avons joué sur la même scène avec un répertoire entièrement en Roum. Donc, cela veut dire que des choses ont changé.”

Selon Muammer, c’est Bogaziçi et son environnement qui a fait de lui un homme, formé son identité de musicien. Il a été influencé par les divers albums de musiques populaires qu’il a écoutés dans la section audiovisuelle de la bibliothèque. Son intérêt, après le Laika, la musique contemporaine grecque, s’est ensuite dirigé vers le Rebetiko et les autres musiques des Balkans. A ce stade de notre entretien, il a voulu citer les noms d’un grand nombre d’amis ayant soutenus son travail:

“Mehmet Inhan, Cüneyt Cebenoyan, Nihat Kenter, Oktay Demirer, Firdevs Tatli, Sefa Simşek, Mehmet Aktaş, Cengiz Onural, Dilek Gürel, Murat Demiraydın, Cem ve Aysun Timuroğlu. Toutes ces personnes m’ont aimées en tant qu’homme, m’ont soutenues. Ils m’ont aidé dans mes travaux, mes recherches. Ils m’ont donne l’occasion de réaliser de ce que je fais, ils m’ont encouragé. Je les connaissais de l’internat de l’école, de la cantine ou encore des divers clubs. Je ne me suis pas beaucoup plu ma section universitaire. A la même époque, je suis retombé encore une fois amoureux et je fus très malheureux, car ce n’étais pas un amour réciproque. Mais un jour mon amour s’est éteint. Et j’ai retrouvé de nouveau mes équilibres, mes jugements de valeur, puis j’ai forgé mes pensées politiques. Je suis revenu à la vie en étant devenu un homme. Dans ces mauvais jours la voix de Yorgo Dalaras m’a été une lumière, ça a été mon sauveteur. Je devrais plutot dire la musique et Dalaras. Dans ces mauvais moments, si je n’ai pas pu passer à l’ Au-delà, c’est que j’allais y rester sans musique et n’allais plus jamais pouvoir écouter Dalaras.”

La première étape dans le voyage musical de Muammer a été de rechercher ce qui lui convenait, ce en quoi il pouvait s’identifier. Il a fait des recherches dans un bon nombre de musiques du monde. Mais il n’a pas manqué de préciser qu’on ne peut s’approcher de la conclusion de cette recherche que pas à pas.Son attachement aux musiques grecques et aux musiques des Balkans, il l’explique par le fait de les avoir beaucoup écoutées à la radio dans son enfance. Il pense que les traces laissées par ces musiques ont une part importante dans la route qu’il s’est choisi. A la fin, il s’est décidé pour la musique qu’il joue aujourd’hui mais il insiste sur le fait qu’il n’en est pas moins ouvert aux musiques du monde entier.

“Evidemment arrivait un moment où il fallait se spécialiser. Ma différence, c’est que je devais aussi gagner de l’argent de ce que je faisais, c’est-à-dire de la musique. Je suis passé par beaucoup de routes. J’ai travaillé dans les salles de mariages, j’ai joué dans des bars. Mais je suis toujours resté dans le milieu de Bogaziçi.”

Muammer a ouvert son sac et m’a donné deux CD et une brochure qui m’a renseigné sur ce qu’il avait fait après les annés universitaires.

Son premier album, “Sevdali Kiyilar” (les Rives Amoureuses) composé de chansons en ancien et en nouveau Roum a été produit par Kalan Müzik en 1993. Cet album a été bientôt suivi par deux anthologies de rebetiko en 1994 et 1996 et d’une anthologie de musique Klezmer en 1995. Des gens se sont retrouvés sur des genres et des musiques qu’il a choisi pas à pas. A la suite de ces enregistrements, des concerts sont arrivés. Depuis 1993, Muammer organise une série de concerts sous le nom “les sept couleurs de la terre” et réunit pour cela chaque année et avec des répertoires différents bon nombre de musiciens.

Muammer présente aussi avec des mots la musique qu’il fait:

“Nous jouons la musique des Balkans. La musique ne peut se raconter. C’est difficile de l’exprimer avec des mots.. Et de toute façon la musique des Balkans ne représente pas un seul type de musique. Mais si vous vous recherchez un point commun entre tous, vous verrez que c’est une musique ouverte et dépouillée. Ou alors c’est peut-être nous qui percevons la musique des Balkans ainsi. Dans la musique des Balkans, tristesse, enthousiasme, émotion ou bonheur, tout y est raconté sans détours. Il y a une griserie dans la nature de cette musique.”

La collection de disques que Muammer se constitue depuis 1980 s’est vue enrichie par l’arrivée de disques à Istanbul, suite à la dissolution de l’ancienne république soviétique. Profitant de sa collection, il a fait quatres anthologies qui ont reçu de très bonnes critiques et les a produits (sous forme de cassettes). Après 1997, il a commencé à faire des concerts de musique grecque et des Balkans, a donné de nombreux concert dans le pays ainsi qu’à l’étranger. En 2000, il termine l’album “Karanfilin Moruna”( A la mauve de l’œillet) qu’il définit comme le premier reflet concret de l’intérêt qu’il éprouve pour les musiques d’Egée et de Thrace.

Il a précisé que ce travail a été effectué avec Cengiz Onural et que ce fut un travail qui l’a entièrement satisfait.Ces phrases écrites sur la pochette de l’album nous transmettent de élégemment ses pensées:

“Je ressens l’enthousiasme et le bonheur de pouvoir vous présenter avec mes amis musiciens, dans la mesure de notre capacité d’exigence et la sensibilité de la musique populaire ces chansons que nous n’entendons plus depuis longtemps à la radio et à la télévision, ces chansons qui n’ont pas de prix. Dans ce travail, mon ambition était de montrer que l’authenticité n’est pas forcément de jouer du baglama, ou bien que toutes les nouvelles approches de la musique populaire ne sont pas des exercices faciles basés de l’ordinateur.”

Le nom de l’album de Muammer diffusé actuellement est “Ayde Mori”. Cette oeuvre reflète les couleurs des différentes musiques des Balkans. Elle couvre la Bulgarie, le Kosovo, la Macédoine, la Bosnie, la Roumanie ainsi que l’Albanie. Parmi elles se trouve également une chanson turque.

A mon avis, les phrases écrites sur la pochette de cet album traduisent parfaitement, s les sentiments de Muammer:

“J’ai peu avancé, je suis allé loin et des endroits que j’ai traversé, j’ai rapporté des chansons. Mais un jour je suis arrivé dans un tel endroit que la senteur qui régnait ne m’a laissé repartir nulle part ailleurs. On a commencé à devenir de plus en plus nombreux. Au début, nous étions étrangers des uns des autres. Puis, chacun d’eux est devenu mon ami. Dans ce pays des Balkans identifiés avec les montagnes, nous avons composé toutes sortes de bouquets et les avons portés dans nombre de pays. Afin que d’autres sentent ses odeurs envoutantes…”

Cet album est en même temps la préface de ce que Muammer désire faire dans l’avenir et j’ai appris par la même occasion qu’il voudrait réaliser aussi un album sur les musiques populaires turques des Balkans. La nuit était complètement tombée. A un moment, sa mère l’a appelé par le téléphone, on dirait que l’odeur de la corne grecque qui émanait du téléphone arrivait jusqu’a mes narines. J’ai compris que je n’allais pas pouvoir le séparer plus lontemps de ce délice et nous sommes passés à la dernière partie.

“Je vais continuer de vivre par mes sentiments. Je vais très souvent analiser le niveau où je me trouve dans la musique et chercher sans trêve le moyen de me dépasser . Et le plus important, je vais porter mon accordéon sur mon dos aussi longtemps que je pourrai. Parfois je donne des conférences et des récitals suivis de discussions. Mais je ne suis pas assez patient pour enseigner. Moi, j’aime les relations égales. Lorsque je reçois, je veux pouvoir donner. Mais cela est aussi une affaire de temps. Peut-être que plus tard je changerai. Je voudrais bien sûr dire quelques mots aussi aux jeunes.

Dans la vie, accordez plus d’importance à ce que vous entendez qu’à ce que vous voyez. Créez-vous une passion, et vos passions, développez-les par vos propres moyens. Ayez une passion , n’importe laquelle. Je ne peux envisager une vie sans passion”.

Je lui ai dit : “mais tu ne m’as pas invité a manger de la corne grecque” il a été surpris, gêné, et a insisté pour que je vienne. Je lui ai dis que j’adorais moi aussi lcorne grecque à l’huile d’olive mais que ce soir m’attendait un plat de haricots à l’huile d’olive. Nous sommes sortis de la radio, avons marché bras dessus bras dessous et après l’avoir fait monter dans un taxi, j’ai pensé le style que j’emploierais à la fin de ce que j’allais écrire sur lui. A mon avis, la meilleure réponse à ceux qui veulent connaître la personne de Muammer Ketencoglu se trouve dans la dernière phrase de sa défense présentée devant le juge:

“Je voudrais répéter une phrase que je dis souvent dans les entretiens que je donne: un homme qui écoute les chansons vraiment avec son coeur n’est pas capable de tuer.”

Au revoir ami qui écoute les chansons avec ton coeur, désormais moi aussi je les écouterai différemment….

Tunçel GÜLSOY